• NALYA, prototype

    C’était un bel été. Ce jour-là, un groupe d’amis se trouvaient dans un bois entouré de collines. La lumière filtrée par les feuillages pleuvait sur les adolescents. Un petit feu grillait des marshmallows au centre d’une petite clairière de verdure. L’un des cinq amis se nommait Chris Willroy. Ses cheveux ébouriffés étaient bruns clairs, parsemés de reflets blonds, et ses yeux étaient verts. Ses compagnons bruyants faisaient fuir les oiseaux, et lui observait les volatiles déployer leurs ailes et s’envoler au loin. Il était assis sur un rocher plat. Près de lui était assise Eline Dorsley, qui l’observait en rêvassant. Eline avait de longs cheveux blonds et des yeux bleus très foncés. Elle avait aussi quelques taches de rousseur lui parsemant le visage. Elle était la plus jeune, du haut de ses quatorze ans.

    Kate Alphew riait bruyamment. Elle avait les cheveux courts, bruns, des yeux noisette tout à fait banals et un corps athlétique. Sa voix était rauque et elle passait son temps à rigoler. Elle portait un débardeur et un short moulant, dévoilant une grande partie de son corps. Elle avait également enlevé ses baskets. La jeune fille riait car deux garçons dansaient et chantaient ridiculement devant elle. Kate essuya des larmes de joie. Les deux grands gamins se nommaient Dan Bells et Adrien Dorsley. Dan avait des cheveux châtains, bouclés. Il portait des lunettes toutes simple, si on omettait le dragon qui apparaissait légèrement sur la branche droite. Dan, était sûrement le plus grand de la bande. Il ressemblait à sa sœur, bien qu’il ait plus de taches de rousseur, des yeux plus clairs ainsi qu’un nez plus carré.
    Ayant fini leur danse, les deux garçons vinrent près s’installer près des autres. Adrien s’allongea à entre Thomas et Kate, tandis que Dan s’assit face à eux, refermant ainsi le cercle. Il promena son regard sur les autres et, avec un sourire, il lança :
    - Vous connaissez la légende de cette forêt ?
    Tous le regardèrent fixement.
    - Tais-toi Danny s’il te plaît ! Tes histoires sont toujours horriblement effrayantes ! Implora Eline.
    - Aurais-tu peur Eline ? Répondit-il d’un air narquois.
    Eline n’osa plus prononcer un mot.
    - On raconte qu’il y a 50 ans, cette forêt n’existait pas. Ce n’était qu’un grand val vide. Il servait de cimetière au villageois. Un jour, un petit garçon serait décédé dans un terrible événement, et on l’aurait enterré ici. Il n’avait plus de parent, et sa grand-mère était trop pauvre pour qu’il puisse avoir une tombe en pierre. Elle fut donc érigée en bois, et ce bois provenait du seul arbre qui avait poussé dans le val. Après ça, on dit que des arbres ont commencé à pousser sur chaque tombe, jusqu’à ce que cela devienne une forêt, celle que nous connaissons aujourd’hui. Vous vous souvenez ? Lorsque nous étions petits, nos parents nous racontaient que cette forêt était magique et que les arbres renferment les âmes des morts qui se trouvaient dans les tombes.
    - C’est donc pour cette raison qu’il est interdit de couper les arbres … murmura Thomas.
    - C’est exact, répondit Dan. On préfère ne pas avoir de problèmes avec des vieux fantômes.
    - Il paraît que ces arbres ne perdent jamais leurs feuilles, et qu’il y fait toujours chaud, même en hiver, dit Kate en rêvassant.
    - Ce ne sont que des histoires. Et nous ne pourrons pas vérifier de toute façon, personne n’a le droit de venir ici en hiver, expliqua Adrien d’un ton sûr.
    Kate le regarda, les yeux brillants d’espoir. Mais elle savait parfaitement qu’il refuserait de venir ici en plein hiver, lui et sa sœur était trop à cheval sur le règlement.
    Le soleil se couchait doucement, les adolescents se dépêchèrent de rentrer au village, qui se trouvait derrière la colline Est. Les collines étaient hautes et rocailleuses, mais ils avaient l’habitude. Depuis qu’ils étaient enfants ils venaient dans cette forêt. Kate fut la première au sommet, car elle faisait de l’escalade et était très sportive. Adrien, bien qu’il soit le plus grand et le plus fort de tous, était celui qui avait le plus de mal à monter. Eline lançait des regards inquiets vers le bandeau rougeâtre : le couvre-feu était passé depuis presque une heure.
    Elle était passée par le mauvais chemin, et c’était retrouvé devant une grande pierre impossible à gravir. Son premier réflexe fut de faire demi-tour mais une main se tendit devant elle : ainsi que le visage souriant de Thomas. Elle lui sourit à son tour et prit sa main.
    Une fois qu’ils furent tous en haut, une jeune femme à l’allure très élancée s’approcha d’eux. Elle avait l’air désespéré.
    - Pardon Cat’ on a encore zappé le couvre-feu, lança Dan.
    - Vous savez pourtant qu’il est interdit d’être dans la forêt la nuit … Cette règle existe pour votre bien, soupira-t-elle.
    Cette femme, d’environ 25 ans, se nommait Caitleen Crow. Elle avait les pommettes hautes, les joues creusées et des yeux bleus en amande. Sa bouche fine donnait cette impression continuelle de sourire. Et ses cheveux, longs, châtains, brillant, lui tombaient sur les reins. Elle était chargée de faire respecter les règles de cette forêt.
    Eline mordait d’envie de savoir e qu’il y avait de si dangereux, mais elle avait déjà tenté de poser la question et n’avait obtenu que la colère de Caitleen.
    Après s’être fait sévèrement sermonner par Caitleen, les adolescents rentrèrent chez eux et vaquèrent à leurs occupations. Dan, Adrien et Thomas jouèrent ensemble à un jeu grâce à la magie d’Internet. Eline prit un livre, et Kate se changea pour mettre une tenue de sport et partit faire un jogging.
    Et ainsi s’acheva la dernière journée normale des cinq ados. Le lendemain, chacun se leva à l’heure qui lui était propice, et c’est pourquoi Kate fut tout à fait réveillée à six heures du matin. C’était un frais dimanche d’août. Après quelques biscuits à l’orange et un grand vers de jus de pomme, elle fit le tour du village. Bien sûr, et comme presque tous les dimanches des vacances, elle était seule. Même la petite boulangerie du bourg était fermée. Et Kate était satisfaite pour une fois. Elle se dirigea vers la colline Ouest. Elle fit un détour pour ne pas croiser Caitleen qui était bien sûr éveillé toute la nuit. La jeune fille grimpa sur la colline, qui se trouvait être en pente douce et herbeuse de ce côté-ci. D’en haut, on pouvait apercevoir toute l’étendue de la forêt. Il semblait à l’adolescente que le vent soufflait sur les arbres, mais ce jour-là, le brouillard les recouvrait. Et seul un fin rayon rosâtre indiquait le lever du soleil.
    Kate entreprit de descendre, mais c’est alors que la première chose étrange de cette histoire se produisit : le soleil montra son premier rayon et la brume épaisse se dissipa en un instant, et Kate vit alors. Ce qu’elle avait vu, elle n’y croyait simplement pas. Il n’y avait pas un souffle de vent, mais les arbres dansaient. Ils dansaient une sorte de danse macabre, en poussant des hurlements, qui semblaient être leur chant. Ils formaient huit cercles, et ils dansaient de sorte à ce que jamais deux cercles côte à côte ne tournaient du même sens. Kate restait ébahir devant ce magnifique spectacle, ses membres tremblaient, sa voix restait coincée dans le fond de sa gorge même si elle voulut chanter et danser à son tour. Et elle remarqua soudain un mouvement irrégulier : une ligne presque droite, face à elle. Cette ligne avançait, faisant au passage chuté un grand nombre d’arbres. Et lorsque la ligne s’arrêta à la lisière de la forêt, elle comprit de quoi il s’agissait : un monstre hideux cherchait à l’atteindre.
    Il était très grand, sûrement faisait-il au moins trois mètres. Sa face n’était en rien humaine : son œil gauche, rouge et rond, la regardait fixement. Son autre œil ne semblait être qu’un amas de cicatrice mais il était difficile de le voir car des cheveux noirs et gras cachaient une partie de son visage. Sa bouche était terrifiante : ce n’était qu’une fente formant un sourire, il ne restait plus que cinq longues dents pointues en haut de sa mâchoire et le fond de sa gorge était noir de sang. Son cou et ses bras semblaient être les seuls membres humains épargnés : la peau de son torse avec été déchiqueté, et sa chair avait été soigneusement retirée, ne laissant que les ossements, le cœur et la grande majorité des réseaux sanguins. Ses jambes poilues se pliaient de manière étrange. Ses pieds étaient réduits à une sorte de sabots griffus. En parlant de griffes, nous devrions parler de ses mains : du haut des poignets s’étendaient cinq longues griffes aiguisées. Elles semblaient puissantes, car elles traversaient la roche comme de la mousse. À la place de ses oreilles, le monstre avait deux grandes cornes d’une quarantaine de centimètres. Il avait également des ailes bordeaux déchirées en quatre lambeaux. Kate était complètement horrifiée.
    La bête n’était qu’à cinq ou six mètres d’elle, mais elle ne pouvait reculer. Elle ne fit que rester là, tremblante, silencieuse, déboussolée. Son cœur menaçait d’exploser, son souffle était rapide et irrégulier. Elle avait peur.
    Dans le village, le clocher sonnait sept heures. Quelques larmes nerveuses coulaient sur ses joues, et ses jambes restaient fixées au sol. Les griffes de l’immonde créature n’étaient qu’à quelques dizaines de centimètres du visage de Kate lorsque cette dernière fit la tête du monstre s’envoler et se perdre dans la forêt. L’immense corps glissa et tomba en poussière avant même d’atterrir sur l’herbe. Kate retrouva alors le contrôle de ses mouvements et elle s’écroula sur le sol, en proie à de violents spasmes. A ses côtés se trouvait Caitleen, qui restait là à observer l’adolescente maintenant en sécurité. Caitleen n’avait jamais été aussi furieuse et Kate s’en doutait bien. La jeune femme tendit la main à la jeune fille, qui la prit et se releva.
    - Rentrons, articula Caitleen qui ne souhaitait pas laisser la colère l’envahir. Kate acquiesça sans un mot.
    Elle aurait dû s’en douter, que l’un des gamins de la bande allait un jour tenté de s’introduire dans la forêt. Bien heureusement, Kate n’était pas allez plus loin que la colline. Caitleen fut parcourus d’un frisson glacial à l’idée de ce qui aurait pu arrivé.
    Toutes deux marchèrent dans un silence pesant jusqu’au village. Caitleen abandonna Kate dans sa rue en lui glissant ces quelques mots :
    - Je te veux à 13 heures dans le parc. On a des choses à se dire je crois.
    Kate, accepta d’un signe de tête. Elle marcha jusque chez elle. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait rien. Elle resta devant sa porte sans l’ouvrir. Qu’allait-il se passer maintenant ? Elle ne pouvait pas simplement revenir à une vie normale après cela. Sa montre indiquait 7h30. Elle ne voulait pas rentrer chez elle. Alors elle erra. Son teint était si blanc qu’on aurait pu la prendre pour un fantôme. Elle s’arrêta lorsqu’elle arriva chez Dan. Celui-ci sirotait tranquillement un thé et mangeait paisiblement une tarte aux pommes sur sa terrasse. Il vit d’abord Kate, à qui il sourit, puis il vit son visage livide et il perdit son sourire. Kate entra. Elle s’approchait et Dan se leva et fit quelques pas. À peine fut-elle devant lui, à peine eut-elle ouvert la bouche pour parler, qu’elle éclata en sanglots. Kate Alphew pleurait. Dan, prit de panique, l’entoura de ses bras pour la rassurer. Mais Kate sentait encore l’odeur du monstre dans ses narines, elle sentait encore ces griffes qui étaient si près de son visage. Elle ne faisait pas attention à Dan qui cherchait son regard, qui l’observait d’un air interrogateur. Elle ne réussit qu’à articuler quelques mots :
    - Est-ce que c’est fini ?
    Dan, même si il ne savait ce qui devait être fini, lui répondit :
    - C’est fini.

    ***

    Chris se réveilla en sursaut. Son téléphone vibrait à côté de son oreiller. Il l’alluma, et l’éteint aussitôt, car il avait été ébloui par l’écran. Il traversa sa chambre d’un pas lent et ouvrit la fenêtre pour y faire rentrer le soleil. Une fois habitué à la lumière, il reprit son portable : Dan lui avait envoyé un message un peu paniqué. D’après lui, Kate était arrivée chez lui et s’était effondrée en larmes. Chris réfléchit. Et puis finalement, ses esprits étaient encore trop embrouillés pour réfléchir. Il s’habilla donc et partit sans un bruit de chez lui. Il n’y avait pas de vent, il faisait frais. Chris respira l’air un instant, pour s’éclaircir les idées. Puis il se mit à marcher vivement. Dan habitait à une trentaine de minutes à pied, et il n’y avait évidemment pas de bus à cette heure.

    Le soleil brillait maintenant vivement et dominait toute la vallée. L’adolescent était arrivé à destination, il n’y avait personne sur la terrasse. Seul deux tasses et un paquet de gâteau vide demeurait sur la table. Chris ouvrit le portail, il s’apprêtait à sonner quand la porte s’ouvrit. C’était Dan. Ils échangèrent un « salut » rapide, puis se dirigèrent vers le salon. Kate était assise sur le canapé, un biscuit à la main. Elle avait encore les yeux un peu rouges, mais elle avait retrouvé son expression confiante. Cependant, elle refusait d’expliquer à Dan ce qui s’était passé. En vérité, elle refusait tout simplement d’y croire elle-même.

    Dan espérait que Chris réussirait à lui arracher quelques mots, mais cela semblait impossible. Tout ce qu’elle finit par faire, c’est prendre un autre biscuit, qu’elle tendit à Chris et lui dit, souriante :

     - T’en veut un ? Ils sont trop bons !

     
    « Le début de mes merveilleuses aventure. »

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